Que peut vous apporter le soutien d’un adulte de confiance ou d’un professionnel ?

Parler de ce qui vous préoccupe ou de vos émotions difficiles est parfois plus aisé avec des personnes extérieures qu’avec ses parents.

Peut-être avez-vous dans votre entourage un adulte avec qui il vous est possible de parler de ce que vous vivez et ressentez. S’il fait partie de la famille ou s’il est un ami de vos parents, il aura sans doute à cœur de vous écouter et de vous encourager. En tant que proche, il est bien sûr touché par ce qui arrive à votre famille, et ce qu’il vous dira sera forcément teinté d’émotions et de subjectivité. De même, vous sélectionnerez certainement les sujets que vous pourrez aborder avec lui et les émotions que vous pourrez laisser apparaître. Cette personne peut néanmoins vous apporter un réel soutien. Et si vous le souhaitez, elle peut être un intermédiaire avec vos parents afin de rouvrir un dialogue avec vous.

En dehors de vos connaissances, consulter un professionnel peut faire un peu peur. Pourtant, cette personne peut vous offrir une écoute neutre et bienveillante. Elle est aussi tenue au secret professionnel. Vous pouvez avoir ainsi l’occasion de « vider votre sac ». Il est précieux de partager avec quelqu’un ce que l’on ressent.

Selon ce qui vous tracasse, le professionnel peut aussi chercher avec vous des pistes concrètes, vous aider à réfléchir sur ce qu’il y a lieu de faire dans telle ou telle situation ou vous apporter une information adéquate.

Si vous souhaitez faire cette démarche, de manière individuelle ou avec votre famille, voici quelques points de repère. N’hésitez pas à demander aux personnes en qui vous avez confiance si elles peuvent vous renseigner quelqu’un.

  • Un psychologue a une formation spécialisée. Il vous propose un soutien ou des entretiens thérapeutiques.
  • Un psychiatre est un médecin spécialisé, qui diagnostique, traite et tente de prévenir les souffrances émotionnelles. Il peut prescrire une aide médicamenteuse.
  • Un pédopsychiatre est un médecin spécialisé dans des troubles de l’enfance et de l’adolescence.
  • Un psychothérapeute est en général psychologue ou psychiatre, mais il peut aussi être un professionnel ayant un autre diplôme de base, voire aucun diplôme. Il existe plusieurs sortes de psychothérapies, dont certaines sont très sérieuses et enseignées par des organismes garantissant la qualité de leurs diplômés. Ce n’est pas le cas de toutes les formations. Une vérification s’impose donc.
Où s’adresser ?
  • En cabinet privé.
  • A l’hôpital : certains psychologues ou pédopsychiatres consultent à l’hôpital, le plus souvent sur orientation par le médecin. Parlez-en donc avec lui.
  • Dans les centres psycho-médico-sociaux (PMS), les maisons médicales, les centres de planning familial, les centres de guidance, les centres de santé mentale agréés.
  • Dans les services d’aide précoce ou d’accompagnement agréés : ces services interviennent auprès des enfants, adolescents ou adultes et de leur famille. Ils peuvent être spécialisés pour une déficience ou polyvalents. Ils peuvent vous écouter et vous apporter l’information nécessaire.
D’autres personnes –ressources

D’autres professionnels peuvent vous apporter un soutien précieux :

  • Le médecin de famille : il s’agit d’une personne qui vous connaît bien, vous et vos proches, parfois depuis très longtemps, et en qui vous pouvez avoir confiance. Il peut vous apporter un soutien personnalisé, vous donner des informations sur la déficience, ou même vous orienter vers un professionnel en qui il a confiance.
  • Les médecins et travailleurs médico-sociaux des consultations telles que celles de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), les consultations de médecine préventive, les services médicaux spécifiques des hôpitaux ; il s’agit de professionnels formés et sensibilisés à des situations très spécifiques comme les situations de handicap.
  • Les professionnels paramédicaux qui suivent votre frère ou votre sœur : le kinésithérapeute, le logopède, l’ergothérapeute,… peuvent également prendre en compte vos besoins de soutien et d’information.

Anonyme :
Pendant mon adolescence, j’ai eu comme réflexe de me mettre en retrait, ne pas m’imposer. Je me disais souvent que mes parents avaient assez de problèmes à gérer avec ma petite sœur handicapée et que je ne devais pas leur en créer d’autres. J’ai très longtemps joué ce rôle de fille modèle. Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que moi aussi j’avais le droit d’aller mal, et que moi aussi j’avais le droit d’avoir des problèmes et d’en parler. Ça n’a pas été facile comme réflexion, j’en ai beaucoup discuté avec mes parents et avec le psychiatre qui me suit encore maintenant, et je suis d’ailleurs passée par des moments assez difficiles où j’ai pris beaucoup de distance par rapport à mes parents, sans doute pour pouvoir m’affirmer comme personne à part entière. Mais aujourd’hui je suis bien plus épanouie qu’auparavant et les relations que j’ai avec ma famille reposent désormais sur des bases solides. (57)


 Eléonore, 23 ans :
J’ai eu énormément de mal à faire la démarche de demander à mes parents d’aller voir un psychiatre pour m’aider à gérer le handicap de ma sœur. Mais grâce à cela, je suis aujourd’hui beaucoup plus épanouie et en accord avec mes émotions que je l’étais auparavant. Il n’y a aucune honte à faire cette démarche, bien au contraire, il faut être fier d’avoir réussi à faire le pas ! (58)


Alice, 38 ans :
Quand on a annoncé le diagnostic de handicap à mes parents, j’ai cru voir ma mère vieillir de dix ans en quelques jours. Mon père quant à lui, a réagi d’une drôle de façon, d’abord par une immense colère qui nous a tous ravagés, et puis par un dévouement total à mon frère, son seul garçon. Comme mon frère est autiste de haut niveau et était capable depuis tout petit de performances exceptionnelles, mon père l’a amené à droite et à gauche, comme une sorte de phénomène de foire. Ma mère l’a laissé faire, c’était ça ou l’éclatement de la famille. Elle ne s’est jamais opposée à cette utilisation impudique des talents de mon frère, à cet exhibitionnisme parfois pathétique. Ce n’est que beaucoup plus tard, lors de ma propre psychothérapie, que j’ai compris que mon père essayait ainsi de réparer la terrible blessure narcissique due au handicap de mon frère. Si seulement nous avions pu avoir un soutien au moment du diagnostic, peut-être que mon frère aurait été accepté pour ce qu’il est et pas pour ce que mon père voulait qu’il soit. (32)