Faut-il tout dire ? (les informations à transmettre)

Dans certaines situations extrêmes (un diagnostic inéluctable, des déficiences multiples, un pronostic défavorable, etc.), se pose la délicate question de tout annoncer en une fois.
Face à un patient ou ses parents que vous sentiriez fragilisés ou submergés par le choc de l’information, faut-il poursuivre l’annonce ?

Comme il a été souligné précédemment, si l’information peut être progressive, elle ne doit pas pour autant comporter de rétention. Toutes les informations n’ont pas nécessairement la même urgence ou la même incidence sur le futur proche du patient et le rythme des informations données peut être adapté à ses besoins, en tenant compte de ses réactions émotionnelles et de ses questions. Etablir une liste des priorités dans les informations à transmettre peut être un bon guide lors de l’annonce à venir.

Dr Alain de Broca :

Le diagnostic de certaines maladies est rapidement connu mais leur pronostic ne l’est pas, même s’il sera probablement fatal dans les mois ou années à venir. Comment dire tout cela, particulièrement quand les parents nous demandent « s’il pourra marcher un jour » ? Comment dire tout cela quand, au fil des entretiens, ils perçoivent que cela sera dur et disent qu’ils ne veulent pas le voir dans une chaise roulante ! (30)


Hélène (Maman) :

Je suis reconnaissante envers ce pédiatre d’avoir prononcé le mot « risque » de Trisomie alors que je suis certaine que pour lui c’était évident. Mais ce simple mot m’a aidée à tenir les semaines suivantes pendant lesquelles j’ai attendu le diagnostic final, en passant par des moments d’incrédulité suivis d’autres moments de désespoir. (31)